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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 5, 1797.djvu/13

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impos- qu’elle leur ait donné en même tems de l’aversion ou de la honte pour paraître tels. Si l’homme avait toujours suivi les principes de la nature, il ne connaîtrait pas la pudeur, fatale vérité qui prouve, ma chère enfant, qu’il y a de certaines vertus qui n’ont d’autre berceau que l’oubli total des lois de la nature ; quelle entorse on donnerait à la morale chrétienne, en scrutant ainsi tous les principes qui la composent. Mais nous jaserons de tout cela. Aujourd’hui parlons d’autre chose, et déshabillez-vous comme nous ; puis s’approchant de moi, les deux friponnes, en riant, m’eurent bientôt mise dans le même état qu’elles. Les baisers de madame Delbène prirent alors un caractère tout différent… Qu’elle est jolie ma Juliette, s’écria-t-elle avec admiration ! comme sa délicieuse petite gorge commence à bondir ! Euphrosine, elle l’a plus grosse que toi… et cependant à peine treize ans, les doigts de notre charmante supérieure chatouillaient les fraises de mon sein, et sa langue frétillait dans ma bouche, elle s’apperçut bientôt que ses caresses agissaient sur mes sens avec un tel empire, que j’étais prête à me trouver mal ; oh ! foutre, dit-elle, ne se