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que l’espoir que le crime est sûr, est toujours un plaisir de plus pour des têtes organisées comme les vôtres, écoutez mes leçons, et profitez-en ; je vais dévoiler à vos yeux lascifs toute la théorie de l’adultère.

Ne cajolez jamais tant votre mari, que quand vous avez envie de le tromper.

S’il est libertin, servez ses desirs, soumettez-vous à ses caprices, flattez toutes ses fantaisies, offrez-lui même des objets de luxure. Ayez d’après ses fantaisies, ou de jolies filles, ou de jolis garçons près de vous, fournissez-les lui. Enchaîné par la reconnaissance, il n’osera jamais vous faire de reproches ; que vous objecterait-il d’ailleurs que vous puissiez à l’instant rétorquer contre lui ?

Vous avez besoin d’une confidente ; vous risquez de vous perdre, en agissant seule : prenez avec vous une femme sûre, et ne négligez rien pour la lier à vos intérêts et au service de vos passions ; payez-la bien sur-tout.

Faites-vous satisfaire plutôt par des gens à gages, que par un amant ; les premiers vous serviront bien et secrètement ; les autres tireront vanité de vous, et vous déshonoreront, sans vous donner de plaisir.