Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 5, 1797.djvu/212

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ce don de séduire, si nécessaire au métier qu’il faisait. Fatime, dit-il à ma compagne, je suppose que cette jeune et jolie personne est au fait ; il ne me reste donc plus qu’à vous prévenir que nous avons pour convives, deux vieux Allemands, à Paris depuis un mois, et qui brûlent du desir de connaître quelques jolies filles. L’un d’eux a pour vingt mille écus de diamans sur lui, Fatime, je te le recommande ; l’autre qui desire acheter une maison dans ce village, et à qui j’ai persuadé que je lui en trouverais une à très-bon marché, s’il apportait de quoi la payer comptant, aura sûrement plus de quarante mille francs dans sa poche, soit en or, soit en lettres à vue ; Juliette, ce sera votre lot ; acquittez-vous bien de la mission, et je vous ferai souvent faire de semblables parties. Eh quoi, dis-je, monsieur, de telles horreurs peuvent exciter vos sens ? Charmante fille, me répondit Dorval, vous ignorez, je le vois, l’histoire du choc des impressions criminelles sur la masse des nerfs, vous avez besoin d’être instruite de ces phénomènes de la lubricité, nous y viendrons ; passons dans cette salle en attendant ; nos germains vont