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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 5, 1797.djvu/260

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sans principes, sans religion homme effroyable, enfin ; continuez, continuez, madame, continuez de m’invectiver ; vous n’imaginez pas comme les injures féminines ont l’art de précipiter ma décharge. Ah ! Juliette, tenez-vous bien, elle coule : et le coquin, foutant, foutu, regardant foutre, me lance, au fond des entrailles, un clistère dont j’étais loin de deviner l’emploi. Comme tout avait déchargé, les attitudes se rompirent ; mais Noirceuil, toujours tyran de son épouse, Noirceuil qui, pour s’exciter à de nouveaux plaisirs, éprouve déjà le besoin d’une vexation, dit à sa femme de se préparer à ce qu’elle sait bien… Eh ! quoi, monsieur, répond cette infortunée, il est dit que vous renouvellerez sans cesse cette exécrable cochonnerie ? — Sans cesse, madame ; elle est essentielle à ma luxure ; et l’infâme ayant couché son épouse tout du long sur le canapé, la contraint à recevoir, dans sa bouche, le foutre qu’il a déposé dans mon cul. Obligée d’obéir, je lâche toute la bordée, non sans un petit plaisir méchant de voir le vice humilier aussi cruellement la vertu ; la malheureuse avale : son mari l’eût, je crois, étranglée sans cela.