Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 5, 1797.djvu/288

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crétions semblables ; elles ne les redoutent même pas : poursuivons.

Cette grande femme, d’environ vingt ans, que tu vois près de la duchesse, et dont la figure céleste ressemble à celle d’une belle vierge, est folle de son mari ; mais un tempérament fougueux la domine ; elle me paye, pour lui faire voir des jeunes gens : crois-tu qu’elle est déjà libertine, au point que, quelqu’argent que j’y mette, il m’est impossible de lui trouver de vits assez gros pour la satisfaire.

Regarde un ange non loin de là ; c’est la fille d’un conseiller au parlement ; la ruse seule me la donne ; sa gouvernante me la conduit ; à peine a-t-elle quatorze ans ; je ne la livre qu’à des passions où la fouterie n’entre pour rien ; on m’offre cinq cents louis de son pucelage ; je n’ose la donner ; elle attend un homme qui décharge, rien qu’en lui baisant le derrière ; il veut me donner mille louis de son cul : comme il y a moins de dangers, je vais arranger cela tout-à-l’heure.

Cette autre fille de treize ans, que tu vois ensuite, est une petite bourgeoise que j’ai subornée ; elle va épouser un homme qu’elle