Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 5, 1797.djvu/306

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Quoi, madame, dit le chevalier en interrompant ici Juliette, quoi, vraiment la vieille chia aussi. — Assurément, reprit notre historienne, je ne conçois point qu’avec votre tête, chevalier, vous puissiez être étonné de cela ; plus une femme est ridée et plus elle convient à cette opération ; les sels sont plus âcres, les odeurs plus fortes… en général on se trompe sur les exhalaisons émanées de caput-mortuum de nos digestions ; elles n’ont rien de mal sain, rien que de très-agréable… c’est le même esprit recteur que celui des simples ; il n’est rien à quoi l’on s’accoutume aussi facilement qu’à respirer un étron ; en mange-ton, c’est délicieux, c’est absolument la saveur piquante de l’olive ; il faut, j’en conviens, monter un peu son imagination ; mais quand elle l’est bien, je vous assure que cet épisode compose un acte de libertinage très-sensuel… et dont j’essayerai avant qu’il soit long-tems, je vous le jure, madame, dit le chevalier en maniant complaisamment un vit, que l’idée dont il venait d’être question faisait horriblement bander. Quand vous voudrez, dit Juliette, je m’offre à vous satisfaire… tenez, à l’instant, si