Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 5, 1797.djvu/332

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ne gagnait rien ; il ne l’a donc point sanctionné, ce pacte ; de ce moment, il est donc idéal, et ne mérite de nous aucun respect. Nous pouvons rejeter, sans crainte, un arrangement proposé par nos inférieurs, dans lequel il n’y aurait pour nous que de la perte.

Que la religion de ce polisson de Jésus, faible, languissante, persécutée, singulièrement interressée à maîtriser les tyrans et à les ramener à des principes de fraternité qui lui assuraient du repos, ait sanctionné ces liens ridicules ; rien de plus simple ; elle joue ici le rôle du faible ; elle le représente ; elle doit parler comme lui : rien, là, ne doit nous surprendre ; mais que celui qui n’est ni faible, ni chrétien, s’assujétisse à des chaînes pareilles, à des nœuds qui lui ôtent et ne lui donnent rien : voilà ce qui est impossible, et nous devons conclure, de ces raisonnemens, que le fil de fraternité, non-seulement n’a jamais eu, ni pu avoir d’existence parmi les hommes, mais qu’il est même contre la nature, dont les intentions ne purent jamais être que l’homme égalisât ce qu’elle différenciait avec autant d’énergie : nous devons être persuadés que ce lien pût