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dérobés chez Mondor : quelque sûre que je dusse être de l’approbation de Noirceuil, comme le vol ne pouvait se raconter, sans l’épisode de l’infidélité, et que d’ailleurs mon amant pourrait craindre de moi les mêmes lézions sur ses propriétés, je jugeai plus prudent de ne rien dire, et ne m’occupai que de nouveaux moyens d’augmenter, par les mêmes voies, la masse de mes revenus. Une autre partie chez la Duvergier m’en fournit bientôt l’occasion.

Il s’agissait d’aller, moi quatrième, chez un homme dont la manie, aussi cruelle que voluptueuse, consistait à fouetter des filles. Trois créatures charmantes s’étaient réunies à moi, au café de la porte St.-Antoine, pour aller ensemble dans une voiture que nous devions trouver là, chez le duc Dennemar, à sa délicieuse maison de St.-Maur ; rien n’était frais, rien n’était joli comme les filles qui me joignirent au rendez-vous : la plus âgée n’avait pas dix-huit ans ; on la nommait Minette ; elle me plaisait au point que je ne pus tenir à l’accabler des plus voluptueuses caresses : il y en avait une de seize, l’autre de quatorze. Très-difficile dans le choix de ses victimes, j’appris de la