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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 5, 1797.djvu/372

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sans doute, se trouvait entièrement couverte.

Quelque fût ma situation, je ne perdis pas la tête en descendant ; et volant au coin où j’avais laissé tomber mon trésor, je m’emparai promptement de ce qui devait me dédommager des maux qu’on m’avait fait souffrir. Descendue chez la Duvergier, je la grondai vivement de m’avoir exposée à une telle avanie ; le devait-elle, sachant que j’étais richement entretenue ? Et lui ayant enfin déclaré qu’il ne me plaisait plus de m’immoler à sa rapacité, je me retirai chez moi en faisant dire à Noirceuil que j’étais malade, et que je le priais de me laisser tranquillement garder ma chambre pendant quelques jours ; Noirceuil, nullement amoureux, encore moins sensible, et fort peu inquiet, ne parut point ; sa femme, plus douce et plus politique, vint me voir deux fois, mais, sans m’attendrir sur son compte ; le dixième jour, tout avait si bien disparu, que j’étais plus fraiche qu’avant. Je jetai alors les yeux sur ma prise, il y avait trois cents louis dans la bourse, le diamant valait cinquante mille francs, la montre mille écus ; je plaçai cette nouvelle somme comme l’autre, et me trou-