Aller au contenu

Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 6, 1797.djvu/164

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de Clairwil, à quel point ces détails échauffent ma tête, et combien je brûle d’être des vôtres. — Oui ; mais seras-tu digne d’être admise ? Les épreuves exigées pour ceux que l’on reçoit sont terribles. — Peux-tu donc douter de moi ; et de quelque nature que soient ces initiations, pourra-t-on craindre de me voir balancer après tout ce que j’ai fait dans les sociétés de Noirceuil et de Saint-Fond. — Eh bien ! tu seras reçue, je te le promets ; puis reprenant avec enthousiasme… Oh ! Juliette, comme ce n’est jamais qu’au dégoût…, qu’à l’impatience… au désespoir de n’avoir trouvé ni rapports, ni convenances avec l’objet auquel l’usage nous lie, que sont dus tous les malheurs de l’himen, il faudrait, pour y remédier, pour parer à l’affreuse contrainte qui lie éternellement deux objets qui ne se conviennent pas, il faudrait, dis-je, que tous les hommes se formassent entre eux de pareils clubs. Là, cent maris, cent pères en société avec leurs femmes ou leurs filles, se procurent tout ce qui leur manque. Je cède en donnant mon époux à Climène, tous les attraits qui manquent au sien, et je retrouve dans celui qu’elle m’abandonne, tous les charmes que ne pouvait me procurer le mien.