Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 6, 1797.djvu/271

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vous détenez injustement ; je vous envoie mon cousin-germain et mon neveu pour ôtages ; croyez que j’ai plus d’intérêt à les sortir de vos mains, que les femmes qui sont en dépôt chez vous ; soyez d’ailleurs parfaitement tranquille sur le sort des personnes qui vous intéressent ; elles sont, à la vérité détenues, mais chez moi ; et c’est moi qui vous en réponds ; elles seront dans vos bras sous trois jours : encore une fois, gardez mes parens, et renvoyez les femmes ; je serai moi-même chez vous dans quatre heures. »

La plus grande présence d’esprit nous servit ici ; le billet n’avait point été lu devant nous, et nous devinâmes : connaissez-vous ces messieurs, nous demande le vieillard ! Assurément, répondis-je, ce sont les parens du ministre ; s’ils s’offrent à rester pour nous, ces ôtages, ce me semble, doivent vous suffire. On délibérait sur notre liberté, lorsqu’un de nos ravisseurs prenant la parole ; ceci peut être un piège, s’écria-t-il ! je m’oppose au départ des femmes : gardons-les tous, ce seront deux ôtages de plus. On revint à cet avis, et les imbécilles, car il est dit qu’il faut que la vertu fasse