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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 6, 1797.djvu/272

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toujours des sottises, les stupides animaux nous mirent tous dans la même chambre.

Rassurez-vous, mesdames, nous dit aussitôt un des prétendus parens du ministre, vous voyez quel a été l’esprit de la ruse de M. de Saint-Fond. Il s’est bien douté qu’elle ne réussirait peut-être pas ; n’importe, a-t-il dit, ce sont toujours des défenseurs que je leur envoie, et qui leur diront ainsi que nous pouvons vous l’affirmer, mesdames, que toute la police de Paris dont nous sommes membres, assiège le château dans deux heures. Soyez tranquilles, nous sommes bien armés, et si ces bonnes gens veulent, se voyant trompés, entreprendre quelque chose sur nous, soyez assurées que nous vous défendrons. Toute ma crainte, dit Clairwil, c’est que ces animaux, sentant la bêtise qu’ils ont faite de nous réunir, ne viennent, en nous séparant, nous enlever toutes nos ressources ; il n’y a, dis-je, infiniment plus tranquille, qu’à s’unir de manière que nous soyons inséparables. Comment, dit Clairwil, toi qui frémissais tout-à-l’heure d’une distraction à-peu-près pareille, tu oses maintenant en ouvrir l’idée. C’est que je suis maline, répliquai-je, et qu’en vérité, ces deux