Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 6, 1797.djvu/289

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pourtant pas toutes vos larmes, vous en aurez bientôt besoin pour des choses qui seront d’une plus haute importance. En vérité, je n’ose dire à quel point il porta l’outrage, il semblait que son plus grand plaisir fut d’insulter l’innocence, et d’injurier la beauté malheureuse ; les faibles lueurs de plaisirs que nous parvînmes à faire éprouver à cet enfant, se rechangèrent bientôt en chagrins. Ce fut avec son vit que Saint-Fond essuya ces nouvelles larmes.

La passion principale de Clairwil n’était pas, comme je vous l’ai dit, de tracasser les femmes, c’était sur les hommes qu’elle aimait à donner à la nature l’essort de ses penchans à la cruauté, mais quoiqu’elle n’exerçât pas, elle voyait avec plaisir ; et près de Dormon, qu’elle branlait elle-même, elle observait, avec une curiosité méchante tous les outrages exercés sur Faustine, elle en conseillait même. Allons, dit Saint-Fond, il faut réunir ce que devait bientôt resserrer l’hymen ; je ne suis pas assez cruel, ajouta-t-il ironiquement, pour ne pas céder à monsieur un des deux pucelages de sa jolie maîtresse ; Clairwil, dispose le mâle, je vais, moi, préparer la femelle.