Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 6, 1797.djvu/294

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par les vieilles, tout ce que Saint-Fond appliquait à Faustine, les deux malheureux amans furent bientôt dans le plus effroyable état. Point encore à même de juger Clairwil, j’avoue que sa cruauté me surprit ; mais quand je la vis s’emporter à des exécrations d’un bien autre genre, quand je la vis se barbouiller les joues du sang de sa victime, le sucer, l’avaler, arracher avec ses dents des morceaux de chair… s’en repaître avec lubricité, quand je la vis frotter son clitoris sur les blessures sanglantes qu’elle faisait à ce malheureux, quand je l’entendis me crier : imite-moi donc, Juliette,… entraînée par l’affreux exemple de cette sauvage, et plus encore peut-être, par ma maudite imagination… faut-il vous l’avouer, mes amis, je fis comme elle… que dis-je ; je la surpassai peut-être… peut-être allumai-je son imagination, par des forfaits auxquels elle ne pensait pas, mais tout m’échauffait également ; aucune restriction dans mon ame perverse, et la commotion reçue dans moi, aux douleurs que j’opérais, y parvenait aussi bien en cannibalisant un homme, qu’en martyrisant une femme.

Saint-Fond ne voulut pas procéder aux