Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 6, 1797.djvu/350

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qui dit vrai, qu’aux hommes de tous les âges, qui débitent des mensonges.

Les autres argumens qui se présentent portent tous un tel caractère de faiblesse, que c’est perdre du tems qu’essayer de les réfuter ; tous ces argumens n’étant appuyés ni sur l’écriture ni sur la tradition, doivent nécessairement tomber d’eux-mêmes ; on nous allègue le consentement unanime ; le peut-on quand il ne se trouve pas deux hommes qui raisonnent de la même manière sur l’une des choses qui paraît pourtant la plus importante de la vie ?

Au défaut de bonnes raisons, tous ces Croque-Dieu vous menacent ; mais il y a long-tems que l’on sait que la menace est l’arme du faible et de la stupidité. Ce sont des raisons qu’il nous faut, imbécilles enfans de Jésus, oui, ce sont des raisons et non pas des menaces : nous ne voulons pas que vous nous disiez ; vous sentirez ces tourmens, puisque vous ne voulez pas les croire ; nous voulons, et c’est ce dont vous ne pouvez venir à bout, que vous nous démontriez en vertu de quoi, vous prétendez nous les faire croire.

La crainte de l’enfer, en un mot, n’est