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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 6, 1797.djvu/355

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singuliers, que cela ne mérite pas en vérité l’honneur d’une réfutation : remplace l’idée voluptueuse qui t’échauffe la tête, cette idée d’une prolongation de supplice sur le même objet, remplace là par une plus grande abondance de meurtres ; ne tue pas plus long-tems un même individu, ce qui est impossible, mais assassines-en beaucoup d’autres, ce qui est très-faisable. Est-il rien de si mesquin que de te borner à six victimes par semaine ; rapporte-t’en aux soins et à l’intelligence de Juliette, pour doubler et tripler ce nombre, donne-lui l’argent nécessaire ; rien ne te manquera, et tes passions seront satisfaites.

À merveille, répondit Saint-Fond, cette dernière conclusion je l’adopte, et de ce moment-ci, Juliette, je vous préviens qu’au lieu de trois victimes par souper, j’en veux six, et qu’au lieu de deux soupers dans le même intervalle, j’en ferai quatre, ce qui portera le nombre des victimes à vingt-quatre par semaine, dont un tiers d’hommes, et les deux tiers de femmes. Vous serez payée en conséquence ; mais je ne me rends pas, mesdames, aussi facilement à votre profonde dissertation sur la nullité des peines de l’en-