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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 6, 1797.djvu/361

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éternellement tourmenté par l’essence entière du mal, à laquelle il sera réuni ; et ce sont ces mollécules malfaisantes qui dans l’opération d’englober celles, que ce que nous appelons la mort réunit à elles, composent ce que les poëtes et les imaginations ardentes ont nommé démons. Aucun homme, comme vous le voyez, quelque soit sa conduite en ce monde, ne peut échapper à ce sort affreux, parce qu’il faut que tout ce qui est émané du sein de la nature, c’est-à-dire de celui du mal, y rentre ; telle est la loi de l’univers. Ainsi, les détestables élémens de l’homme mauvais, s’absorbent dans le centre de la méchanceté, qui est Dieu, pour retourner animer encore d’autres êtres, qui naîtront d’autant plus corrompus, qu’ils seront le fruit de la corruption.

Que deviendra, me direz-vous, l’être bon ? mais il n’existe point d’être bon ; celui que vous nommez vertueux, n’est point bon ; où s’il l’est vis-à-vis de vous, il ne l’est sûrement pas vis-à-vis de Dieu, qui n’est que le mal, qui ne veut que le mal, et qui n’exige que le mal. L’homme dont vous parlez n’est que faible, et la faiblesse est un mal. Cet homme, comme plus faible