Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/129

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Fond se jettent sur nous avec impétuosité : Bernole est garotté de tous ses membres. Juliette, me dit Saint-Fond, tu mériterais que je l’immolasse à côté de ce monstre, pour te punir d’abuser ainsi de ma confiance… Un seul moyen, perfide, peut te sauver la vie ; saisis ce pistolet destiné pour ton crime ; trois balles sont dedans… il faut qu’elles fassent voler la cervelle de ce scélérat ! — Oh ciel ! qu’exigez-vous, c’est mon père. — Celle qui fut à-la-fois sodomiste et incestueuse, pourra bien être parricide. Quel arrêt ! — Il le faut, ou vous périssez à l’instant vous-même. — Confiez donc cette arme à ma main chancelante ; père adoré, m’écriai-je, pardonneras-tu cette mort aux violences dont tu vois que je suis la victime ?… Monstre, repond Bernole, exécute, et souviens-toi seulement que tu ne me rends pas ici la dupe de tes fourberies et de tes crimes… Eh bien ! papa, dit Clairwil, en éclatant de rire, cesse donc d’être dupe, puisque tu ne veux pas l’être, et saches qu’il est très-vrai que ta mort est l’ouvrage de ta fille, qui certes n’a pas grand