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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/197

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leurs maris, qu’avec des circonlocutions qui expriment le profond respect qu’elles ont pour eux.

Les Romains et les Celtes avaient sur leurs femmes, le droit de vie et de mort, et ils en usaient souvent ; ce droit, nous est assuré par la nature ; nous lui désobéissons, et nous dégradons ses loix, en ne l’exerçant pas.

Leur esclavage est affreux dans presque toute l’Afrique ; elles se trouvent bien heureuses en ce pays, quand le mari daigne accepter leurs soins.

Elles sont si maltraitées, si malheureuses dans le royaume de Juida, que celles que l’on recrute pour compléter le sérail du souverain, aiment mieux, quand elles le peuvent, se tuer que de se laisser conduire ; ce prince ne jouissant jamais de ses femmes, qu’en leur imposant, dit-on, d’exécrables supplices.

Jeterons-nous les yeux sur ces magnifiques retraites de l’Asie : nous y verrons d’orgueilleux despotes, faisant prendre leurs desirs pour des ordres, assouplir la beauté la plus pure aux sales caprices de leur imagination, et réduire à l’avilissement le plus