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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/283

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facilement de ces premières vérités morales, et combien l’existence d’un être suprême est facile à démontrer au cœur de l’homme vertueux, les sublimités de la nature, Juliette, voilà les vertus de l’être créateur, comme la bienfaisance et l’humanité sont celles de l’être créé, et de l’enchaînement des unes aux autres naît la concorde de l’univers. Dieu est le foyer de la sagesse suprême dont l’ame de l’homme est un rayon ; dès que vous fermez votre ame à ce feu divin, il n’y aura plus qu’erreur et qu’infortune pour vous sur la terre ; jetez les yeux sur ceux qui ont voulu vous donner des principes différens ; analysez de sang froid leurs motifs ; en avaient-ils d’autres que ceux de vous séduire et d’abuser de votre bonne foi ; en nourrissaient-ils d’autres que ceux de flatter leurs méprisables et dangereuses passions ? et ils se trompaient encore ; voilà ce qu’il y a de pis, voilà ce que le malhonnête homme ne calcule jamais ; pour assurer une de ses jouissances il en perd mille, et pour passer un jour heureux il s’en prépare un million d’horribles ; la contagion du vice est telle, que celui qui en est atteint veut empoisonner tout ce qui l’entoure ; la vertu