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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/365

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rément préconiser une vertu qui lui préparait des abris. Mais quel besoin le fort a-t-il ce cette action ?… Toujours mise en usage par lui, sans jamais en tirer rien, ne serait-ce pas une dupe de s’y soumettre ? or, je vous demande si une action quelconque peut réellement être réputée pour vertu, quand elle ne sert qu’une des classes de la société ? Dans quels dangers ceux qui l’exercent ne précipitent-ils pas les infortunés qu’ils hébergent ? en les accoutumant à la fainéantise, ils pervertissent les qualités morales de ces hôtes paresseux qui finiront bientôt par aller loger de force dans vos maisons, quand votre générosité ne leur en ouvrira plus les portes, comme les mendians finissent par vous voler, quand vous leur refusez l’aumône : or, en analysant une action quelconque, que devient-elle, je vous prie, quand d’un côté vous l’observez comme inutile, et de l’autre, comme dangereuse ? Répondez avec franchise, Juliette ; sera-ce d’une telle action que vous oserez faire une vertu ? et si vous voulez être juste, ne reléguerez-vous pas bien plutôt cette action dans le rang des vices. N’en doutons point ; l’hospitalité est aussi dangereuse que