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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/366

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l’aumône ; tous les procédés qui émanent de la bienfaisance, sentiment né de la faiblesse et de l’orgueil, tous généralement sont pernicieux sous une infinité de rapports ; et l’homme sage cuirassant son cœur à tous ces mouvemens pusillanimes doit se garantir, avec le plus grand soin, des funestes suites où ils nous entraînent.

Les habitans d’une des îles Ciclades sont si ennemis de l’hospitalité, qu’ils se rendent absolument inaccessibles aux étrangers ; ils les redoutent et les détestent, au point qu’ils ne prennent jamais avec leurs mains ce que ceux-ci leur offrent ; ils le reçoivent entre deux feuilles vertes, et l’attachent ensuite au bout d’un bâton. Si par hasard un étranger touche leur peau, ils se la purifient sur-le-champ, en frottant la place avec des herbes.

On ne traite avec une certaine tribu des Brésiliens, que dans l’éloignement de cent pas, et toujours les armes à la main[1].

Les Africains du Zanguébar sont si ennemis de l’hospitalité, qu’ils massacrent impi-

  1. Voy. le 2e, voyage de Cook.