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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/39

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lequel elle vit ; et si elle se met au-dessus des loix. C’est parce qu’il est dans ses principes, que l’homme n’a pas le pouvoir de faire des loix, qui gênent et contrarient celles de la nature, mais les désordres de ses membres, toujours intérieurs, ne doivent jamais scandaliser, ni les gouvernés, ni les gouvernans.

44°. Deux sérails sont affectés aux membres de la société, et leurs bâtimens forment les deux ailes de la grande maison, l’un est composé de trois cents jeunes garçons, depuis sept ans jusqu’à vingt-cinq ; l’autre, d’un pareil nombre de filles, de cinq ans à vingt-un. Ces sujets varient perpétuellement, et il n’y a pas de semaine où l’on ne réforme au moins trente sujets de chaque sérail, afin de procurer plus d’objets nouveaux aux membres de la société : près de là, est une maison où l’on élève quelques sujets destinés à des remplacemens ; soixante maquerelles sont chargées de ces renouvellemens ; et il y a, comme on l’a dit, un inspecteur à chaque sérail. Ces sérails sont commodes, bien distribués ; on y fait absolument tout ce que l’on veut ; les passions les plus féroces s’y exécutent ; tous les mem-