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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/41

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ces, pour ceux qui sont adonnés au goût de la bestialité : c’est une passion simple et dans la nature ; il faut la respecter comme les autres. Trois plaintes, contre un même sujet, suffisent à le faire renvoyer. Trois demandes de mort suffisent à l’en faire punir sur-le-champ. Il y a, dans chaque sérail, quatre bourreaux, quatre geoliers, huit fustigateurs, quatre écorcheurs, quatre sage-femmes, et quatre chirurgiens, aux ordres des membres, qui, dans leurs passions, pourraient avoir besoin du ministère de pareils personnages ; bien entendu que les sages-femmes et les chirurgiens ne sont là que pour des supplices, et nullement pour des soins à rendre. Dès qu’un sujet a le plus léger symptôme de maladie, il est envoyé à l’hôpital, et ne rentre plus à la maison. Les deux sérails sont environnés de hauts-murs. Toutes les fenêtres en sont grillées, et jamais les sujets ne sortent. Entre le bâtiment et le haut-mur environnant, est un intervalle de dix pieds, formant une allée plantée de cyprès, où les membres de la société font quelquefois descendre les sujets, pour se livrer avec eux, dans cette promenade solitaire, à des plaisirs plus sombres et souvent