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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/42

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plus affreux. Aux pieds de quelques-uns de ces arbres, sont ménagés des trous où la victime peut à l’instant disparaître : on soupe quelquefois sous ces arbres, quelquefois dans ces trous même : il y en a d’extrêmement profonds, où l’on ne peut descendre que par des escaliers secrets, et dans lesquels on peut se livrer à toutes les infamies possibles avec le même calme, le même silence que si l’on était dans les entrailles de la terre.

45°. Nul ne peut être reçu sans signer préalablement, et le serment qu’on lui fait prononcer, et les obligations imposées à son sexe.

L’heure arrivée, nous partîmes. J’étais parée comme la déesse du jour ; Clairwil, comme jouant le rôle de ma maraine, était mise avec une coquetterie moins jeune ; elle me prévint, en route, de l’extrême docilité que je devais apporter à tous les desirs des membres de la société, et me dit aussi de ne point m’impatienter si je ne pouvais, comme novice, participer d’un mois aux plaisirs du sérail.

La maison se trouvant dans un des faubourg le plus désert et le moins peuplé de Paris, nous fûmes près d’une heure en che-