Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 8, 1797.djvu/109

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ceux du derrière ; il n’était pas une de ces secousses, qui ne lui coûtât une poignée de cheveux, et je déchargeais comme une gueuse, aux convulsions de cette infortunée, lorsqu’une idée vraiment délicieuse Vint perfectionner mon délire ; elle était trop du goût de Sbrigani, pour ne pas être aussitôt exécutée. Nous déterrons les cadavres des deux mères, nous les replaçons à mi-corps dans des trous ; vis-à-vis d’elles, nous plaçons Aglaé, seulement enfouie jusqu’à la poitrine, et c’est en face de cet affreux spectacle, que nous la laissons expirer lentement. Un coup de pistolet nous débarrasse de la duègne, et chargés de richesses immenses, Sbrigani, nos deux valets et moi, nous gagnons promptement la capitale des états chrétiens, où nous retrouvons nos deux filles, exactement rendues avec le reste de nos biens, à l’adresse dont nous étions convenus à Florence.

O Sbrigani, m’écriai-je en entrant dans Rome, nous voilà donc enfin dans cette superbe capitale du monde ! Que j’aime à établir dans mon esprit, le parallèle curieux qui se trouve entre Rome l’ancienne et Rome la moderne ! avec quel étonnement et quel