Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 8, 1797.djvu/244

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leurs épreuves, demandai-je à la société. Il est très-certain, dit Olimpe, que presque tous n’avaient pas d’autres façons d’essayer un remède, et que c’est vraiment un vide pour eux ; il faut, poursuivit-elle, que je vous raconte, à ce sujet, ce que me disait un jour le jeune Iberti, mon médecin, qui vint me voir en sortant d’une de ces expériences. Qu’importe à l’état l’existence des êtres vils qui remplissent ordinairement ces maisons, me répondait-il, sur ce que j’avais l’air de le blâmer d’abord, afin de voir ce qu’il avait à me dire pour sa justification. Ce serait furieusement gêner la société, que de ne pas permettre aux gens de l’art, de s’instruire sur cette lie qui la déshonore. La nature nous indique quel est, par la faiblesse quelle lui a départie, l’usage que nous en devons faire, et ce serait tromper ses vues que de nous y refuser. Mais dis-je ; en sortant un peu de la question, lorsque dans un cas différent, quelque vil intérêt engage un homme distingué par ses richesses, ou par ses emplois, à profiter de l’état d’un malade, pour voiler le crime qu’il a dessein de commettre en sa personne, et que cet homme propose à un médecin de hâter les derniers instans