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mon derrière ; il ne pouvait, disait-il, s’en rassasier. Bracciani, Olimpe, lui et moi, nous passâmes donc dans le cabinet secret des plaisirs de la princesse, où de nouvelles infamies se célébrèrent, et je rougis, d’honneur, de vous les avouer. Cette maudite Borghèse avait tous les goûts, toutes les fantaisies. Un eunuque, un hermaphrodite, un nain, une femme de quatre-vingts ans, un dindon, un singe, un très-gros dogue, une chèvre, et un petit garçon de quatre ans, arrière petit fils de la vieille femme, furent les objets de luxure que nous présentèrent les duègnes de la princesse. Oh ! grand dieu ! m’écriai-je en voyant tout cela ; quelle dépravation ! Elle est, on ne saurait plus naturelle, dit Bracciani ; l’épuisement des jouissances nécessite des recherches. Blasés sur les choses communes, on en desire de singulières, et voilà pourquoi que le crime devient le dernier degré de luxure. Je ne sais, Juliette, quel usage vous ferez de ces bisarres objets, mais je vous réponds que la princesse, mon ami et moi, nous allons sûrement trouver de grands plaisirs avec eux. Il faudra bien que je m’en arrange aussi, répondis-je, et je puis