Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 8, 1797.djvu/283

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à peu près semblables. Je fus foutue par le singe ; encore une fois, par le dogue, mais en cul, par l’hermaphrodite, par l’eunuque, par les deux Italiens, par le godmiché d’Olimpe : tout le reste me branla, me lécha, et je sortis de ces nouvelles et singulières orgies, après dix heures des plus piquantes jouissances. Un souper délicieux couronna la fête ; un sacrifice Grec y fut célébré : on y immola toutes les bêtes dont nous avions joui, et la vieille liée et garottée, sur le haut de leur bûcher, y fut brûlée vive avec eux : l’eunuque et l’hermaphrodite furent les seuls individus conservés, et nous revolâmes à d’autres plaisirs.

Il y avait cinq mois que j’étais à Rome, sans qu’il fut encore question de la visite au Pape, que les cardinaux Bernis et Albani m’avaient fait espérer avec la Borghèse, lorsque je reçus enfin, quelques jours après cette aventure-ci, un petit billet bien galant de Bernis, qui me prévenait de me trouver chez lui, le lendemain de bonne-heure, pour être présentée à sa sainteté, qui, quoiqu’elle desirât depuis long-tems me voir, n’avait pourtant pas pu se satisfaire plutôt. On me recommandait la toilette la