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Le tyran Meçence, faisait pourir un homme vivant, sur le cadavre d’un mort.

Il est des pays où l’on attache le patient près d’un grand feu, on lui ouvre le ventre avec des alènes, afin que la flamme s’insinue dans ses entrailles, et les consume ainsi par degrés.

Dans le tems des dragonades, on prenait les filles qui ne voulaient pas se convertir, et pour leur faire aimer la messe, on les remplissait de poudre, avec un entonnoir enfoncé par l’anus et par la matrice. On les faisait ensuite sauter comme une bombe. Il est inoui combien cela leur donnait de goût pour l’hostie et pour la confession auriculaire. Comment ne pas aimer un Dieu, au nom duquel on fait de si belles choses.

Revenant aux supplices antiques, nous voyons Sainte-Catherine, attachée sur un cilindre garni de pointes, roulée ainsi, du haut d’une montagne : vous conviendrez, Juliette, que c’est une façon bien douce d’arriver au ciel.

Nous voyons d’autres martyrs de cette même religion, dont je suis l’apôtre bien plus par intérêt que par goût, avoir des aiguilles enfoncées sous les ongles, être rou-