Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 8, 1797.djvu/98

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dirigeant la première… Oh ciel ! que m’apprenez-vous, dit Aglaé en frémissant. — La vérité, ma chère, elle est affreuse, mais je vous la devais, — Voilà donc la cause du refroidissement qu’elle me témoigne depuis quelque tems… des traitemens. — Quels traitemens avez-vous donc essuyés d’elle ?… Aglaé m’avoua que sa mère, devenue cruelle dans le plaisir, la tourmentait, la soufflettait, la fustigeait, et lui disait les choses les plus dures. Curieuse de savoir jusqu’à quel point la Donis avait porté le désordre et l’égarement dans les voluptés qu’elle s’était permise avec sa fille, je découvris qu’elle exigeait de cet enfant un de ces écarts libidineux, dont la violence hâte le dégoût ; sensible à tous les genres de libertinage possibles, cette mère impudique n’avait plus avec sa fille de jouissance que celle de la faire chier dans sa bouche, et elle avalait. Cher amour, dis-je à cette jeune personne, vous auriez dû mettre plus de retenue dans les faveurs que vous avez accordées à votre mère ; trop de complaisance a fait naître la satiété ; il n’est plus tems, l’heure est venue, il ne s’agit que de la prévenir. — Mais comment échapper ? — Il n’est pas question d’échap-