Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 9, 1797.djvu/161

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meurtre ne la contrarie point. — Je le sais ; mais il forme infraction aux loix, et rien ne m’échauffe comme cette idée. — Qui serait au-dessus des loix, si ce n’étaient ceux qui les font. — Votre majesté a-t-elle joui de ces quatre beaux hommes ? — Seraient-ils dans mes fers sans cela ? — Savent-ils le sort qui les attend ? — Pas encore. Nous le leur déclarerons, en nous en servant ; je prononcerai leur arrêt, pendant que ton vit sera dans leur cul. — Je voudrais que vous l’exécutassiez alors… Ah scélérat ! je t’adore, me dit Catherine, et les objets de luxure, destinés aux orgies que nous allions célébrer, parurent à l’instant. C’étaient six jeunes filles de quinze à seize ans, de la plus rare beauté, et six hommes de cinq pieds dix pouces, dont les membres pouvaient à peine s’empoigner. Mets-toi bien en face de moi, me dit Catherine, et considère mes plaisirs, sans t’en mêler ; branle-toi, si tu veux ; mais ne me trouble pas. Je vais jouir des délices suprêmes de m’offrir à tes yeux aussi putain qu’il soit possible de l’être ; ce cinisme me plaît, j’aime le scandale ; il m’échauffe la tête. J’obéis.