Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 9, 1797.djvu/255

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me font pitié ; ils veulent afficher l’éclat de la naissance, et n’ont aucun des avantages qui peuvent en faire passer le ridicule ; ils sont fiers sans urbanité, tyrans sans politesse, magnifiquement parés sans élégance, libertins sans aucunes recherches ; selon moi, tous ressemblent à ton Vésuve ; ce sont des beautés qui font peur. Tous leurs moyens de distinction se réduisent à entretenir des couvens et des filles, à nourrir des chevaux, des valets et des chiens ».

« En continuant mes observations sur ton peuple, le refus formel qu’il fit d’adopter le tribunal de l’inquisition, m’en donna d’abord une assez bonne idée ; poursuivant mes réflexions, je m’apperçus qu’il n’en était pas moins très-faible, quoiqu’il eût fait une chose qui demande de la force. »

« On accuse ton clergé d’avoir cumulé beaucoup de richesses, je ne l’en blâme pas ; son avarice, en balançant celle des souverains de la nation, rétablit un peu l’équilibre : ceux-ci avaient dissipé, les autres conservent ; quand on aura besoin des trésors du royaume, on saura du moins où les prendre[1].

  1. Il n’en est pas de même chez les