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on a du tempéramant… Sortons, dit le Prince, nous trouverons peut-être dans ces bosquets quelques moyens d’appaiser leurs feux.

Tous les jardins étaient illuminés : les orangers, les péchers, les abricotiers, les figuiers, nous offrirent leurs fruits tout glacés, et nous les détachions des arbres mêmes en parcourant les délicieuses allées formées par ces arbres, lesquelles nous conduisirent au temple de Ganimède. Le peu de lumière qui éclairait ce temple, se trouvait caché dans la voûte, ce qui répandait une clarté suffisante aux plaisirs, et nullement fatiguante à l’œil. Des colonnes vertes et roses soutenaient l’édifice, des guirlandes de myrthes et de lylas les entrelaçaient, et formaient d’agréables festons d’une colonne à l’autre.

À peine fûmes nous arrivés, qu’une musique délicieuse se fit entendre. Charlotte, ivre de luxure et très-échauffée de vins et de liqueurs, s’avance au bord du canapé ; nous l’imitons. C’est leur tour, dit Francaville au roi, il faut les laisser faire, avec la recommandation essentielle néanmoins de n’offrir ici que leurs culs ; c’est le cul seul qu’on