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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 9, 1797.djvu/341

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et la dépopulation, qui souvent vous deviendra plus utile encore. Permettez entr’eux l’inceste, le viol, le meurtre ; défendez-leur le mariage, autorisez la sodomie, interdisez-leur tous les cultes, et vous les aurez bientôt sous le joug où votre intérêt veut qu’ils soient. Et quel moyen de multiplier les punitions, quand vous tolérez tout ce qui les mérite, dis-je avec quelqu’apparence de raison ? Mais, dit Francaville, ce sont les vertus qu’on punit alors ou les révoltes à votre puissance ; en voilà mille fois plus qu’il ne faut pour frapper à tous les instans ; et qu’est-il besoin de motifs d’ailleurs ? Le despote eu prend quand il veut du sang ; sa seule volonté suffit pour le répandre : on suppose de faux mouvemens de conspirations ; on les fomente, on les occasionne ; les échafauds se dressent, le sang coule. Si Ferdinand veut me laisser ce soin, dit Charlotte, je lui réponds de ne pas être un jour sans légitimer des prétextes : qu’il aiguise le glaive, et je lui fournirai les victimes… Mon cousin, dit le Roi, voilà la tête de ma femme qui s’échauffe ; je ne m’en étonne pas, dit Clairwil, la mienne s’irrite également : voir foutre et ne point foutre, est cruel quand