Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/15

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son frère, proposa de mettre un quatrième sujet dans l’alliance, si on voulait le laisser participer aux 3 autres. Ce sujet, la seconde fille du duc et par conséquence sa nièce, lui ap[p]artenait de bien plus près encore qu’on ne l’imaginait, il avait eu des liaisons avec sa belle-sœur, où les deux frères savaient à n’en pouvoir douter, que l’existence de cette jeune personne qui se nommait Aline était bien plus certainement due à l’évêque qu’au duc ; l’évêque qui s’était dès le berceau chargé du soin d’Aline ne l’avait pas, comme on imagine bien, vu arriver à l’âge des charmes sans en vouloir jouir, ainsi il était sur ce point l’égal de ses confrères et l’effet qu’il proposait dans ce commerce avait le même degré d’avarice et de dégradation, mais comme ses attraits et sa tendre jeunesse l’emportaient encore sur ces trois compagnes, on ne balança point à accepter le marché. L’évêque comme les trois autres céda, en conservant ses droits, et chacun de nos quatre personnages ainsi liés se trouva donc mari de quatre [jolies] femmes.3) Il s’ensuivit donc de cet arrangement, qu’il est à propos de récapituler pour la facilité du lecteur, que le duc, père de Julie, devint l’époux de Constance, fille de Durcet ; que Durcet, père de Constance, devint l’époux d’Adélaïde, fille du président, que le président, père d’Adélaïde, devint l’époux de Julie, fille aînée du duc, et que l’évêque, oncle et père d’Aline devint l’époux des trois autres en cédant cette Aline à ses amis, aux droits près qu’il continuait de se réserver sur elle. On fut à une terre superbe du duc située dans le Bourbonnais célébrer ces heureuses noces, et je laisse au lecteur à penser les orgies, qui s’y4) firent, la nécessité d’en peindre