Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/16

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d’autres, nous interdit le plaisir, que nous aurions de peindre celle-ci. À leur retour l’association de nos quatre amis n’en devint que plus stable, et comme il importe de les faire bien connaître, un petit détail de leurs arrangements lubriques servira, ce me semble, à répandre du jour sur les caractères de ces débauchés en attendant que nous les reprenions chacun à leur tour séparément pour les mieux développer encore. — La société avait fait une bourse commune qu’administrait tour à tour l’un d’eux pendant six mois, mais les fonds de cette bourse qui ne devait servir qu’aux plaisirs, étaient immenses. Leur excessive fortune5) leur permettait des choses très singulières sur cela, et le lecteur ne doit point s’étonner, quand on lui dira qu’il y avait deux millions par an affectés aux seuls plaisirs de la bonne chère et de la lubricité. — Quatre fameuses maquerelles pour les femmes, et un pareil nombre de mercures pour les hommes n’avaient d’autre soin que de leur chercher et dans la capitale et dans les provinces, tout ce qui dans l’un et dans l’autre genre pouvait le mieux assouvir leur sensualité. — On faisait régulièrement ensemble quatre soupers par semaine, dans quatre différentes maisons de campagne, situées à quatre extrémités différentes de Paris.6) Le premier de ces soupers uniquement destiné aux plaisirs de la sodomie, n’admettait uniquement que des hommes ; on y voyait régulièrement 16 jeunes gens de 20 à 30 ans dont les facultés immenses faisaient goûter à nos quatre héros en qualité de femmes les plaisirs les plus sensuels, on ne les prenait qu’à la taille du membre, et il devenait presque nécessaire, que ce membre superbe fut d’une telle magnificence,