qu’ils voulussent assurément cueillir toutes ces roses et comment l’eussent-ils pu, puisqu’elles étaient toujours offertes au nombre de 20 et que de nos quatre libertins deux seulement étaient en état de pouvoir procéder à cet acte, l’un des deux autres la traitant n’éprouvait plus absolument aucune érection et l’évêque ne pouvant absolument jouir que d’une façon qui peut, j’en conviens déshonorer un vierge, mais qui pourtant la laisse toujours bien entière, n’importe, il fallait que les 20 prémices y fussent et ceux qui n’étaient pas endommagés par eux devenaient devant eux la proie de certains valets aussi débauchés qu’eux et qu’ils avaient toujours à leur suite pour plus d’une raison. Indépendamment de ces quatre soupers il y en avait tous les vendredis un secret particulier, bien moins nombreux que les quatre autres, quoique peut-être infiniment plus cher. On n’admettait à celui-là [que] 412) jeunes demoiselles de condition enlevées de chez leurs parents à force de ruse et d’argent. Les femmes de nos libertins partageaient presque toujours cette débauche et leur extrême soumission, leurs soins, leurs services les rendaient toujours plus piquantes. À l’égard de la chère faite à ces soupers, il est inutile de dire que la profusion y régnait autant que la délicatesse. Pas un seul de ces repas ne coûtait moins de dix mille francs, et on y réunissait tout ce que la France et l’étranger peuvent offrir de plus rare et de plus exquis. Les vins et les liqueurs s’y trouvaient avec la même finesse et la même abondance, les fruits de toutes les saisons s’y trouvaient même pendant l’hiver et l’on peut assurer en un mot que la table du premier monarque de la terre n’était certainement pas servie
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