Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/226

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

possesseur, il respire, il touche, il manie, semble les sortir tous, les uns après les autres, pour avoir le plaisir de les mieux contempler, extasié à la fin il sort de sa braguette un vieux chiffon noir qu’il secoue de toutes ses forces, une main branle, l’autre s’enfonce dans le pot rapporte à cet outil qu’on fête une pâture capable d’enflammer ses désirs, mais il n’en dresse pas davantage, il y a des moments où la nature est si rétive, que les excès qui nous délectent le mieux ne parviennent pas à lui rien arracher, il eut beau faire, rien ne dressa, mais à force de secousses faites avec la même main, qui venait d’être trempée dans l’excrément même, l’éjaculation part, il se roidit, il se renverse, sent, respire, frotte son vit et décharge sur le tas de merde, qui vient de le si bien [44]délecter.145) — Un autre soupa tête-à-tête avec moi, et voulut sur la table douze assiettes pleines des mêmes mets, entremêlées avec celles du souper, il les flairait, il les respirait tour à tour, il m’ordonna de le branler après le repas, sur celui qui lui avait paru [45]le plus beau. — Un jeune maître des requêtes payait tout par le lavement que l’on voulait recevoir ; lorsque je passai avec lui, j’en pris sept qu’il m’administra tous sept de sa main, sitôt que j’en avais garde en quelque minute il fallait monter sur une échelle double, il se plaçait dessous, et je lui rendais sur son vit, qu’il branlait, toute l’immersion, dont il venait d’abreuver mes entrailles.“ — On imagine aisément que toute cette soirée se passa à des saletés à-peu-près du genre de celle qu’on venait d’entendre et l’on le croira d’autant plus aisément que ce goût-là était général chez nos quatre amis et quoique Curval fût