Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/334

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

chastes et je suis intimement persuadé que le lecteur nous sait déjà gré de toutes celles, que nous employons avec lui, plus il ira en avant, plus nous serons sur cet objet dignes de ses plus sincères louanges. C’est de quoi nous pouvons déjà l’assurer enfin, quoiqu’on en puisse dire, chacun en son âme à sauver et de quelle punition et dans ce monde et dans l’autre n’est pas digne celui qui sans aucune modération se plairait par exemple à divulguer tous les caprices, tous les goûts, toutes les horreurs secrètes auxquels les hommes sont sujets dans le feu de leur imagination, en serait révéler des secrets qui doivent être enfouis pour le bonheur de l’humanité ce sera entreprendre la corruption générale des mœurs et précipiter ses frères en Jésus Christ en tous les écarts où pourraient porter de tels tableaux, et Dieu, qui voit le fond de nos cœurs, ce Dieu puissant qui a fait le ciel et la terre, et qui doit nous juger un jour, sait si nous aurions envie d’avoir à nous entendre reprocher, par lui de tels crimes. — On acheva quelques horreurs qui étaient commencées, Curval par exemple fit chier Desgranges, les autres ou les mêmes choses avec différents sujets, ou d’autres, qui ne valaient pas mieux, et l’on passa au souper. Aux orgies Duclos ayant entendu ces messieurs disserter sur le nouveau régime indiqué plus haut, et dont l’objet était de rendre la merde plus abondante et plus délicate, leur dit que pour des amateurs comme eux, elle était étonnée de leur voir ignorer le véritable secret, d’avoir des étrons très abondants et très délicats, interrogée sur la façon, dont on devait s’y prendre, elle dit, que le seul moyen était de donner sur-le-champ une légère indigestion au sujet, non pas en lui faisant manger des choses con-