Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/395

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à un peu de foutre qu’il s’agissait de faire répandre pour être débarrassé de tout ce nocturne cérémonial, je porte sur-le-champ ma main au bas de son ventre, à dessein de faire bien vite perdre au monstre un venin qui le rendait si méchant. Je trouve un vit très gros, fort dur, et extrêmement mutin, mais dans l’instant, on écarte mes doigts, on a l’air de ne vouloir ni que je touche, ni que je vérifie, et on m’assoit sur un tabouret, l’inconnu se campe auprès de moi, et saisissant mes tetons l’un après l’autre, il les serre et les comprime avec une telle violence que je lui dis brusquement : „Vous me faites mal.“ Alors on cesse, on me relève, on me couche à plat ventre sur un sopha élevé, et s’asseyant entre mes jambes par derrière, on se met à faire à mes fesses, ce qu’on venait de faire à mes tetons, on les palpe, et les comprime avec une violence sans égale, on les écarte, on les resserre, on les paîtrit, on les baise en les mordillant, on suça le trou de mon cul, et comme ces compressions réitérées avaient moins de danger de ce côté : là, que de l’autre, je ne m’opposai à rien, et j’en étais, en me laissant faire, à deviner, quel pouvait être le but de ce mystère, pour des choses, qui me paraissaient aussi simples — lorsque tout-à-coup j’entends mon homme pousser de cris épouvantables : „sauve-toi, foutre putain, sauve-toi,“ me dit-il, „sauve-toi, garce, je décharge, et je ne réponds pas de ta vie !“ — Vous croyez bien, que mon premier mouvement fut de gagner un pied, une faible lueur s’offre à moi, c’était celle du jour introduit par la porte, par laquelle j’étais entrée, je m’y jette, je trouve le valet, qui m’avait reçue, je me précipite dans ses bras, il me rend mes habits, me donne deux louis, et je décampe