Il ne faut donc pas s’attacher à trouver la source de ce genre d’écrire, chez telle ou telle nation de préférence ; on doit se persuader par ce qui vient d’être dit, que toutes l’ont plus ou moins employé, en raison du plus ou moins de penchant qu’elles ont éprouvé, soit à l’amour, soit à la superstition.
Un coup d’œil rapide maintenant sur les nations qui ont le plus accueilli ces ouvrages mêmes, et sur ceux qui les ont composés ; amenons le fil jusqu’à nous, pour mettre nos lecteurs à même d’établir quelques idées de comparaison.
Aristide de Milet est le plus ancien romancier dont l’antiquité parle ; mais ses ouvrages n’existent plus. Nous savons seulement qu’on nommait ses contes, les Milésiaques ; un trait de la préface de l’âne d’or, semble prouver que les productions d’Aristide étaient licencieuses, je vais écrire dans ce genre, dit Apulée en commençant son âne d’or.
Antoine Diogène, contemporain d’Alexandre, écrivit d’un style plus châtié les amours de Dinias et de Dercillis, roman plein de fictions, de sortilèges, de voyages et d’aventures fort extraordinaires, que le Seurre