Page:Sade - Les Crimes de l’amour, 1881.djvu/119

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cette foule d’écrivains éphémères qui, depuis trente ans ne cessent de nous donner de mauvaises copies de cet immortel original ; qu’ils sentent donc que pour l’atteindre, il faut une âme de feu comme celle de Rousseau, un esprit philosophe comme le sien, deux choses que la nature ne réunit pas deux fois dans le même siècle.

Au travers de tout cela, Marmontel nous donnait des contes, qu’il appelait Moraux, non pas (dit un littérateur estimable) qu’ils enseignassent la morale, mais parce qu’ils peignaient nos mœurs ; cependant un peu trop dans le genre maniéré de Marivaux ; d’ailleurs que sont ces contes ? des puérilités, uniquement écrites pour les femmes et pour les enfants et qu’on ne croira jamais de la même main que Bélisaire, ouvrage qui suffisait seul à la gloire de l’auteur ; celui qui avait fait le quinzième chapitre de ce livre, devait-il donc prétendre à la petite gloire de nous donner des contes à l’eau-rose.

Enfin les romans anglais, les vigoureux ouvrages de Richardson et de Fielding, vinrent apprendre aux Français, que ce n’est point en peignant les fastidieuses langueurs