Page:Sade - Les Crimes de l’amour, 1881.djvu/150

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fois que le vice offense la vertu ; je dis que c’est un moyen sûr de prétendre à l’intérêt, et sur cet axiome, Villeterque attaque ma moralité. En vérité, en vérité, je vous le dis, Villeterque, mais vous êtes aussi bête en jugeant les hommes qu’en prononçant sur leurs ouvrages. Ce que j’établis ici est peut-être le plus bel éloge qu’il soit possible de faire de la vertu, et en effet, si elle n’était pas aussi belle, pleurerait-on ses infortunes ? si moi-même je ne la croyais pas l’idole la plus respectable des hommes, dirais-je aux auteurs dramatiques : Quand vous voudrez inspirer la pitié, osez attaquer un instant ce que le ciel et la terre ont de plus beau, et vous verrez de quelle amertume sont les larmes produites par ce sacrilège ? Je fais donc l’éloge de la vertu quand Villeterque m’accuse de rébellion à son culte ; mais Villeterque, qui n’est pas vertueux sans doute, ne sait pas comment on adore la vertu. Aux seuls sectateurs d’une divinité appartient l’accès de son temple, et Villeterque qui n’a peut-être ni divinité ni culte, ne connaît pas un mot de tout cela ; mais quand la page d’ensuite, Villeterque assure