Page:Sade - Les Crimes de l’amour, 1881.djvu/17

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Il en fut de même à Amboise. Le cardinal, en zélé papiste, prétendait tout exterminer. C’était le seul argument de Rome.

Le duc, plus politique, crut qu’on perdrait beaucoup de monde en suivant l’avis de son frère et qu’on ne découvrirait rien. Il valait mieux, selon lui, faire arrêter le plus de chefs qu’on pourrait, et obtenir d’eux, par l’aspect des tourments, l’aveu de tant de manœuvres sourdes et mystérieuses, dont il était plus essentiel de dévoiler les causes et les auteurs, que d’égorger sans les entendre, ceux qui soutenaient les unes et qui servaient les autres.

Cet avis prévalut. Catherine créa sur-le-champ le duc de Guise lieutenant-général de France, malgré l’opposition du chancelier, qui, trop sage pour ne pas entrevoir le danger d’une autorité si étendue, ne voulut sceller les patentes, qu’aux conditions qu’elles seraient circonscrites au seul instant des troubles.

Le duc de Guise redoutait les Chatillon ; il y avait tout à craindre pour le parti du roi, s’ils étaient malheureusement à la tête des protestants. Sachant ces neveux du con-