Page:Sade - Les Crimes de l’amour, 1881.djvu/18

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

nétable bien avec la reine, il engagea Catherine à les sonder. L’amiral de Coligni ne déguisa point les risques qu’il y avait, si l’on continuait d’employer avec les religionnaires la rigueur dont faisaient usage les Guise ; il dit « que l’on devait savoir que les supplices et la voie des contraintes étaient plus propres à révolter les esprits, qu’à les ramener dans le droit chemin ; que l’on pouvait, au surplus, compter assurément sur ses frères, et qu’il répondait à la reine, qu’eux et lui, seraient, dans tous les temps, prêts à donner au souverain les plus grandes preuves de leur zèle. »

À ces témoignages satisfaisants, il joignit le conseil d’un édit qui tolérerait la liberté de conscience ; il assura que ce serait le seul moyen de tout calmer. Cet avis passa : l’édit fut publié ; il accordait une amnistie générale à tous les réformés, excepté à ceux qui, sous le prétexte de religion, conspireraient contre le gouvernement.

Mais tout cela venait trop tard. Dès le 11 de mars, les religionnaires s’étaient assemblés à très peu de distance de Blois. Ne trouvant plus la cour où ils la croyaient, ils