Page:Sade - Les Crimes de l’amour, 1881.djvu/178

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vaincre, je veux subir mon jugement ; dans le cas contraire, je veux être libre.

« Quelle est donc cette arbitraire partialité qui brise les fers du coupable et qui en écrase l’innocent ? Est-ce pour arriver là que nous venons de sacrifier pendant douze ans nos vies et nos fortunes ?

« Ces atrocités sont incompatibles avec les vertus que la France admire en vous. Je vous supplie de ne pas permettre que j’en sois plus longtemps la victime.

« Je veux, en un mot, être libre ou jugé. J’ai le droit de parler ainsi ; mes malheurs et les lois me le donnent, et j’ai lieu de tout espérer quand c’est à vous que je m’adresse.

                                              « Salut et respect,
                                                    « SADE. »


L’infatigable Restif de la Bretonne (nous aurons l’occasion d’en reparler) a consigné dans plusieurs chapitres des Nuits de Paris, les témoignages qu’il avait recueillis des méfaits de Sade.

À la page 1583, dans un chapitre intitulé : Nefanda, nous lisons ceci : « Le comte de S…. libertin cruel, voulait se venger de la