Se trouble, et malgré lui demande, épouvanté,
Comment le monstre affreux qui traça ces peintures,
Ne l’a pas expié dans l’horreur des tortures ? »
Un article de M. Jules Janin, inséré d’abord dans la Revue de Paris, est reproduit dans les Catacombes (6 vol. in-18) de cet écrivain spirituel et aimé du public. Ce morceau est écrit avec la verve, avec le brillant éclat de style qui caractérise toutes les productions du célèbre feuilletonniste des Débats ; il ne faut pas lui demander une exactitude bien rigoureuse. Nous reproduirons quelques passages de cette notice :
« Voulez-vous que je vous fasse l’analyse du livre de Sade ? Ce ne sont que cadavres sanglants, enfants arrachés aux bras de leurs mères, jeunes femmes qu’on égorge à la fin d’une orgie ; coupes remplies de sang et de vin, tortures inouïes. On allume des chaudières, on dresse des chevalets, on dépouille des hommes de leur peau fumante ; on crie, on jure, on blasphème, on se mord, on s’arrache le cœur de la poitrine, et cela pendant douze ou quinze volumes sans fin, et cela à chaque page, à chaque ligne, toujours. Oh !