gine, et il expose ses idées sur les règles qu’on doit se prescrire lorsqu’on veut aborder ce genre de composition :
« L’ouvrage du romancier doit nous faire voir l’homme, non pas seulement ce qu’il est ou ce qu’il se montre, mais tel qu’il peut être, tel que doivent le rendre les modifications du vice et toutes les secousses des passions ; il faut donc les connaître toutes ; il faut les employer toutes, si l’on veut travailler ce genre. Ce n’est pas non plus en faisant triompher la vertu qu’on intéresse ; il faut y tendre bien certainement le plus qu’on peut, mais cette règle, à laquelle nous voudrions que tous les hommes s’assujettisent pour notre bonheur, n’est nullement essentielle dans le roman, n’est pas même celle qui doit conduire à l’intérêt, car lorsque la vertu triomphe, les choses étant ce qu’elles doivent être, nos larmes sont taries avant de couler ; mais, si après les plus rudes épreuves, nous voyons la vertu terrassée par le vice, nos âmes se déchirent, et l’ouvrage nous ayant excessivement émus, doit indubitablement produire l’intérêt qui seul assure des lauriers. »