Page:Sade - Les Crimes de l’amour, 1881.djvu/34

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elle ne lui cacha pas ce qui venait de se passer. Elle surprit infiniment ce général ; il devint prêt à se repentir de s’être mêlé de la négociation.

Juliette demanda au comte, si dans une aussi affreuse circonstance, il ne serait pas mieux qu’elle retournât près du baron de Castelnau.

Monsieur de Sancerre n’osa lui rien conseiller, de peur d’aigrir le duc de Guise ; mais il lui dit qu’elle ferait bien d’en demander la permission expresse, soit au duc, soit au cardinal.

Mademoiselle de Castelnau, très-fâchée d’être venue se prendre dans un tel piège, s’adressa au prince de Condé qui, révolté des procédés du duc, lui promit de faire avertir sur-le-champ le baron de tout ce qui se passait.

Mais pendant ce temps, le duc de Guise voyant bien qu’il ne réussirait à vaincre la résistance de Juliette qu’en prenant sur elle un empire assez grand pour lui ôter possibilité des refus, profitant des lumières qu’il acquérait chaque jour sur la force et sur la conduite des réformés, prit la résolution de